Sur le talus, quatre fleurettes,
Peut-être pressées par le temps,
Sont nées sans tambour ni trompettes,
Sans même l’avis du Printemps.
Elles se sont disséminées
Partout jusqu’au fond du jardin,
Et de quatre elles sont passées
En une nuit à cinq, dix, vingt…
Puis ce fut une débandade :
Couvrant la garrigue et les champs,
Elles chantaient partout l’aubade
Folle et exaltée du printemps.
Du pollen, partout, des corolles
Peintes de milliers de couleurs,
Des pistils et des formes folles,
Et partout l’ineffable odeur
Du doux printemps baratineur,
Du temps nouveau qui vocifère.
Ca sentait l’humus, et la Terre
Semblait délirer de bonheur.