Poème illustré par une photo de :
Jean-Baptiste Feldmann
Tremper le croissant de la lune
Dans le ciel couleur de café ;
S’étonner des chimères brunes
Qui font vivre et s’ébouriffer
Les nues enchantées par la nuit ;
Jouir de la fraîcheur nocturne
Qui, bien qu’il soit très tôt, s’enfuit
Sous la fluorescence auburne
Des rais déjà drus du soleil ;
Respirer les senteurs nouvelles
Des roses lors de leur réveil
Dans le jardin bleu où ruisselle
La lumière d’un jour d’été ;
Brûler d’entendre les cigales
Se mettre enfin à criqueter,
Juste un peu plus matutinales !
Voir les feuilles de l’olivier,
Colorées d’argent par la brise,
Frémir tout doux et pétiller
Dans la luminosité grise
De cette aube d’un premier jour :
Le tout premier jour des vacances,
Mais qui s’en va durer toujours
Au paradis qu’est la Provence.