Poème illustré par un tableau de :
Annie Rivière
www.riviereannie.canalblog.com
J’ai cueilli ce matin un très joli bouquet,
Mais tellement fugace et tellement fragile
Que j’ai honte d’avoir tué ces fleurs graciles
Qui auraient survécu presqu’encor jusqu’en mai .
Non, je n’aurais pas dû ! D’autant que le jardin
Est fleuri tant et plus d’espèces plus costaudes.
Tous ces coquelicots qui n’ont plus l’air de rien
Et cette pâquerette un tantinet noiraude
Me font vraiment pitié ! Pourquoi avoir cueilli
Des fleurs ensauvagées, que pas même le vent
N’avait su déchirer ? Bientôt anéanties,
Il ne va en rester que des débris puants
Flanqués à la poubelle ! Il ne faut pas toucher
Aux frêles fleurs des champs : elles ne sont pas faites
Pour être apprivoisées ! J’aurais dû renoncer
A cueillir bêtement ces chétives pauvrettes…