Ouaille estival

Poème illustré par un tableau de :

Pierre Pruvost

(1921-2008)

En bordure de mer en été à Marseille,
C’est un tohu-bohu à nul autre pareil !
Le long de la Corniche, un ouaille pas possible
Fait vite de la plage un but inaccessible

A qui est impatient de se tremper les pieds.
Des voitures partout, des gens qui vont à pied
Débordant du trottoir quand il y en a un,
Des joggers, des marcheurs… et même un petit train !

Jusqu’à la Pointe Rouge, une file d’autos
Se traîne en éructant : défilé d’escargots
Montés sur quatre roues. Les Marseillais traversent
En biais ou en travers la chaussée qui déverse

N’importe où des milliers d’inconscients demi-fous.
Que de monde, boudiou ! Ça grouille de partout !
Une énorme et sympa foultitude de gens
Attirée par la mer comme par un aimant !

Tous s’agitent, criant dans la vapeur bleuâtre
Exhalée par les pots des autos opiniâtres
Qui cherchent vainement un parking libéré.
Les moteurs ronflent fort, comme surexcités.

Comment était-ce donc quand les klaxons couinaient ?
Heureusement, mon Dieu, qu’on y a échappé…
Sauf quant parfois soudain un long mugissement
Rappelle à un cinglé qu’il frôle l’accident !

 

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Le début de l'été, Le soleil-lion, Marseille, Méditerranée. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

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