Poème illustré par un tableau de :
Ivan Aïvazovsky
(1817-1900)
On dirait que la mer est boursouflée de rage
Et ses flots sont bombés sous le ciel nuageux :
La Méditerranée du vent et de l’orage !
Couleur d’ardoise pâle éclaboussée de bleu,
Elle n’a plus du tout cet aspect apaisant
Qu’on croit perpétuel. Puis elle devient grise –
Le gris sombre et profond de son frère océan –
Et se creuse soudain déchirée par la bise.
Un long éclair zébrant a fait craquer le ciel
Et la mer a hurlé sous son coup de boutoir.
Les lames agitées ressemblent à des ailes,
Les rémiges claquants d’immenses corbeaux noirs.
Maintenant tout se mêle, et les nues, et les vagues,
Maëlstrom affolé et enchevêtrement.
La foudre en continu frappe à grands coups de dague
La surface de l’eau : un combat de Titans !