Poème illustré par un tableau de :
Augustin Fleury
(1833-1875)
www.cmo-antiquites.com
Les étoiles gelées par le froid de l’hiver
Sont piquées sur le ciel et ne clignotent plus ;
La nue noire est figée au-dessus de la mer,
La Méditerranée comme éteinte s’est tue.
Tout est inanimé, plus aucun mouvement
Pour agiter les flots ! L’eau livide et caillée
Ne frémit même plus. C’est un immense étang
Dans la nuit immobile et comme pétrifiée.
Pas un souffle de vent ! Décembre s’est posé
Comme un grand oiseau noir sur la côte ; et Marseille,
Attaquée par l’hiver, s’est recroquevillée
Sous le froid qui la mord pendant son long sommeil.
Seul vit le Canoubier dont la tourelle éclaire
Les confins de l’eau sombre où a sombré le vent.
Le port est silencieux : trop paisible ! Et la terre
Dure comme l’acier se meurt tout doucement.