Sous son bonnet carré de très vieil étudiant
Son visage barbu peut sembler fort sévère.
Il ne court plus les rues de peur que s’exaspère
La terreur qu’il provoque en y croisant des gens.
Car quoi que l’on en dise, il est toujours vivant :
C’est bien Nostradamus qui divague et qui erre
De Salon à Lambesc, d’Avignon à Eyguières.
Chantre de l’Avenir, il est maître du Temps.
Il n’a jamais quitté les terres de Provence,
Et bien qu’auréolé de sa toute puissance,
Il y bat le pavé, ivre de désespoir.
Car s’il connaît Hier comme il connaît Demain,
Plus personne ici-bas n’accepte de le croire
Quand il prédit leur sort à ses frères humains.