Mais que se passe-t-il quand l’hiver disparaît ?
Où emmène-t-il donc ses alliés redoutables :
Le brouillard, le verglas et ce froid effroyable ?
Où va-t-il se cacher ? Les a-t-il égarés ?
Est-ce un vieillard chenu avec une besace
Contenant ces seconds qu’il lâche à tous les vents
Dès que décembre est là ? Où est-il donc, avant ?
Puis ensuite où va-t-il quand le printemps l’efface
En le poussant tout doux vers on ne sait trop où.
Est-ce un Dieu qui renaît sans cesse chaque année,
Avant-goût terrifiant de notre destinée ?
Saison de la vieillesse avec la mort au bout,
L’hiver revient toujours, espoir ou désespoir.
Et puis il doit partir, car son jeune compère*
Le dégage dehors, tout comme les misères
Qu’il sème un peu partout… Cependant, le revoir
Ne signifie-t-il point qu’on est encor vivant ?
Et qu’après ses méfaits, la vie s’en va renaître,
Et partir, resurgir, pour enfin disparaître.
Car l’on n’est, après tout, qu’un tourbillon de vent…
*Le Printemps