L’amour est comme un feu dans l’âtre
Et quand il vient de s’embraser,
Il pétille, il ronfle, il folâtre
En flammes tout émoustillées.
Puis il se calme et il ronronne ;
On est bien, il fait tiède et doux,
Mais parfois quand même il friponne
En gestes licencieux et fous.
Cependant il est très fragile,
Et si vous le brutalisez
Quand il devient maigre et gracile,
Vous allez vite l’étouffer.
Laissez-le donc s’épanouir
Et brûler sans trop de contraintes,
Laissez-le aller et venir,
Ne le submergez pas de plaintes.
Car s’il en est réduit aux cendres,
C’est ardu de le raviver,
Et s’il est fait d’un bois trop tendre,
Rien ne pourra le ranimer.