Poème illustré par un tableau de :
Henri Rondel
(1857-1919)
Il ne demande pas grand’chose :
Savoir qu’elle l’aime, c’est tout !
Et leur sagesse est une cause
Qu’il veut préserver jusqu’au bout
De sa pauvre vie solitaire.
Car il ne l’avouera jamais :
Elle est la seule sur la Terre
Qu’il n’a pas le pouvoir d’aimer.
Pourquoi l’a-t-il donc rencontrée ?
Il y a tout autour de lui,
Pour le happer, le manoeuvrer,
Des femmes tout aussi jolies
Avec, comme elle, un teint de lait
Piqueté de légers points roux,
De longs yeux bleus étincelés,
De longues mains et un long cou…
Sortilèges en ribambelle,
Cheveux cascadant et si doux
Comme constellés d’étincelles,
Un rire fusant tout à coup…
Mais il ne voit, il ne veut qu’elle,
Elle qu’il aime et qu’il préfère…
Sa torture est perpétuelle :
Elle est la femme de son frère…