Poème illustré par un tableau de :
Pascal Baudot
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Les barques sont parées, et les jouteurs aussi,
Debout sur leur teinteine au-dessus de la mer,
Le pied gauche en avant et le droit en arrière.
Le public estaquais les acclame à grands cris
Car tels des chevaliers, ils vont s’éperonner
Avec leur longue lanc(e) pour se flanquer à l’eau.
Leur écu ? Un plastron. Portant un numéro
Sur leur gros bras musclé, ils sont prêts… Zou, partez !
C’est l’équipe du cru que les gens plébiscitent.
La foule chante et crie, l’ambiance est survoltée ;
On acclame surtout le champion, Honoré,
Dont l’immense talent n’a aucune limite !
Ses six rameurs courbés poussent comme des fous
Sur leurs rames de bois tant ils veulent l’aider.
Quant au bel Estaquais, il vient de se jeter
Sur l’adversaire en fac(e) sans se soucier des coups…
Mais il a mal visé, il est désarçonné !
C’est lui qui se retrouve à nager tout honteux
Dans les remous qui puent… L’Estaque vergogneux,
Déçu et dépité étrangement se tait.