Sonnet
Sur les rives de l’étang gris
Que l’hiver a rendues bourbeuses,
Des fleurs safran, si lumineuses
Que le mois de mars en sourit,
Se sont déplissées dans la nuit :
Ambassadrices délicieuses
Du printemps qui s’épanouit,
Aux exhalaisons capiteuses.
Leurs six tépales (1) en couronne
Enceignent un entonnoir jaune
Au bord finement dentelé,
Et les printanières trompettes
A la couleur ensoleillée
Appellent avril à tue-tête.
1- Non non ! Je ne me suis pas trompée : ce sont bien des « tépales » !