Un flot d’exilés volontaires,
Gens du Nord venus en troupeau,
A envahi les rudes terres
Encalminées des Provençaux.
Ils y sont tous venus en choeur
Amoureux du glorieux soleil,
Et en vibrillonnants vainqueurs
Croient tout tirer d’un lourd sommeil.
Ils sont partout, ils s’y agitent
Quand tout n’y est plus que torpeur,
Aussi importuns que des mites
Vrombissant malgré la chaleur.
Les Provençaux ont fait silence,
Méfiants, taiseux, un peu amers ,
Opposant une résistance
Inquiète aux hordes étrangères.
Ils attendent avec patience
Septembre et sa calme langueur.
La cohue et sa redondance
Vont s’effacer tout en douceur .