Marseille est mon amant et je suis sa maîtresse,
La Méditerranée. Même quand je m’enroule
Autour de son grand corps, que je geins et roucoule,
Qu’il se méfie de moi : je suis une traîtresse !
Je suis belle et parée de toutes les couleurs
D’un arc-en-ciel géant, mais mes flots irisés
Peuvent le malmener. Mes terribles baisers
Sont souvent alliés à souffrance et douleur !
Qu’il se garde de moi : sa Méditerranée
Peut être dangereuse et quelquefois mortelle,
Malgré notre passion quasi perpétuelle !
Marseille mon amant, oh, ma ville enchaînée,
Prends garde à la fureur qui parfois me saisit
Quand je lance sur toi mes sombres bataillons
De vagues effrénées, d’énormes tourbillons,
Pour te faire payer cette ombre de mépris
Osée de temps en temps face à ma véhémence.
C’est à moi que j’en veux… Cher Marseille, ma ville,
Quelle charge pour toi, cette fougue inutile !
Absous-moi des excès de mon extravagance…