Le vent d’hiver est fou, qui hurle à perdre haleine,
Qui s’échine à briser les grands arbres penchés.
Le vent d’hiver est fou, qui depuis deux semaines
Fait suffoquer le Sud à souffle déployé.
Le vent d’hiver est fou, qui casse les antennes,
Qui arrache le linge étendu à sécher.
Le vent d’hiver est fou, qui rudoie et malmène
Les portes des maisons de ses coups de bélier.
Les faisant tressauter tout comme les mouettes
Dodelinant sur l’eau mousseuse qu’il fouette,
Il secoue les pointus* amarrés au Vieux Port,
Les ballant en cadence. Et les petits bateaux,
Qu’on dirait remontés sur de joyeux ressorts,
Dansent tels des canards se dandinant sur l’eau.
*Petit bateau caractéristique de Marseille