Le soleil vertical au-dessus de la plage
Darde ses rayons fous sur les corps allongés.
C’est un ogre affamé qui, dans son apogée,
Déverse sa touffeur et son énorme rage
Sur Marseille alanguie au creuset de l’été.
Sa lumière est platine, et si éblouissante
Qu’elle mange les yeux des belles adorantes
Qui osent le braver, offrant leur nudité
A ses rayons d’acier. C’est un monstre éructant,
Dont la noire arrogance et la voracité
Ravagent la région depuis un mois entier.
Soleil vertigineux encore plus ardent
Que les autres années où pourtant il progresse,
Il est aussi brûlant qu’en ces lointains pays
Rongés par le désert. Et, maître du Midi
Qu’il assaille à grands coups de flèches vengeresses,
Il semble pour toujours ancré dans le ciel bleu.
Il est omnipotent et paraît immuable,
Bombardant sans arrêt de rayons implacables
L’indolente apathie de la Provence en feu.