En été bien souvent la Provence est prostrée
Dans la chaleur pâteuse et drue du grand mois d’août.
Au ciel le soleil noir a l’air d’être collé
Sempiternellement, et il fond goutte à goutte
Sur la terre brûlée en larmes de lumière.
Il a tout asséché, les fleurs courbent la tête,
Et il ne reste plus dans le lit des rivières
Que quelques mares bleues scintillant de paillettes.
Les rayons qu’il déploie sont des serres griffues
Qui lacèrent la terre et les gens et les blessent
Quand du zénith doré la chaleur tombe dru,
Chaleur presqu’étouffante et toujours plus épaisse.
Il fait beaucoup trop chaud. Le soleil absolu
Règne en despote fou sur un vaste royaume
Qu’il dompte et asservit chaque jour un peu plus.
Chaque jour un peu plus il triomphe des Hommes.