Sonnet illustré par une aquarelle de :
Renata Layton
www.renata.bloog.pl
La Provence est éteinte et le soleil en berne.
Le Luberon voilé par un épais brouillard
A de mornes couleurs car l’horizon est terne
Et le soir sans éclat. Le jour s’est levé tard
Sur Lauris endormi aux teintes délavées.
Les jardins sont fanés ; les fleurs s’y effilochent
Et les dernières feuilles se sont envolées,
Dénudant les troncs noirs où la brume s’accroche…
Des chrysanthèmes ronds parent le cimetière
De leur crinière rousse et tout ébouriffée
Sur les tombes usées. C’est la seule lumière
Qui illumine encor un Midi désolé.
Il y a dans l’air gris comme un relent d’hiver
Et le ciel défraîchi est tout décoloré.