Depuis huit jours déjà, Pélissanne est étrange
Car les Pélissannais n’y sont plus que sourires,
Se font moult saluts, ne savent plus haïr,
Même les plus grognons que tout excès dérange.
Tous semblent très heureux, en parfaite harmonie,
Et le plus étonnant, c’est qu’ils parlent en vers :
Du facteur au boucher, du médecin au Maire,
Ils riment tous gaîment et leurs mots sont fleuris
De clichés colorés et d’images bizarres.
S’apostrophant parfois en vrais alexandrins :
« Un pastis, s’il te plaît, vite, mon vieux Firmin! » ,
Ils éclatent de rire à chaque canular.
Le moindre événement est prétexte à la Fête
Pour le village en joie : tout n’est plus que poèmes !
Plus rien n’est difficile à gérer car ils s’aiment,
Vivant en l’ignorant le Printemps des Poètes !