Il flotte autour de moi un chant qui est si pur
Qu’il est comme un cristal de voix presqu’inhumaines :
Les notes du motet magiquement me mènent
A l’infini d’un monde aux confins de l’azur
Ou d’un Ailleurs, là-bas, au-delà de la vie…
Sont-ce des chérubins venus du ciel qui chantent
Et dont mon coeur charmé subtilement s’enchante?
Etait-il bien humain celui qui a écrit
Cette oeuvre forcément inspirée du Divin ?
Les voix se chevauchant trillent leurs notes claires
Toutes tressées d’argent et brodées de lumière.
Mon âme est débordée, et il serait bien vain
De vouloir empêcher mes larmes de couler ;
La beauté flue en moi, douce et enveloppante…
Puisse toujours durer cette force émouvante
Qui me point jusqu’au coeur, et fasse que jamais
N’arrête de jaillir la divine fontaine…
Mais Bach s’en est allé, sa musique s’est tue.
Je me retrouve seule et mon âme est bien nue,
Qui doit ré-affronter une vie trop humaine…