Le mas

Son quadruple rang de génoises
Lui donne un air très arrogant.
Il est né il y a trois cents ans
Au fond de la campagne aixoise.

On a peint ses volets en bleu
Car le bleu repousse les mouches
Et il faudrait bien une couche
D’ocre sur ses murs écailleux.

Ses tuiles creuses à la Romaine
D’un rose très pâle et passé
Cliquètent au vent, tavelées
De grises plaques de lichen.

Ses murs sont même un peu penchés,
On entend parfois leurs soupirs.
La vieille maison ne respire
Que parce qu’elle est habitée.

Peu lui chaut d’être décrépite,
C’est comme un hâvre de bonheur.
Et sur son toit chaud comme un coeur,
Quand il pleut trop fort, ça crépite.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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