Ils étaient tous endimanchés,
Tante Maria, oncle Mario …
C’est à qui serait le plus beau
En cet élégant défilé
Qui accompagnait les mariés
Jusqu’à l’église du village.
Le temps était vraiment très sage
Comme toujours début juillet.
L’office ne fut pas trop long :
Chacun en son for intérieur
S’en félicitait. Mais l’erreur
Fut de jouer du violon !
Car Amédée le violoniste,
Un triste jeune homme évincé,
N’avait jamais pu supporter
D’être éliminé de la liste
De la trop belle fiancée.
Ne songeant plus qu’à sa vengeance,
Il se mit à jouer la danse
Des amoureux désabusés.
Mais sa viole était enchantée !
Et dans l’église de Peypin,
Souffle court et main dans la main,
Tous commencèrent à tourner
En sautillant comme des chèvres,
Incapables de s’arrêter :
Grands pantins désarticulés,
Nauséeux jusqu’au bord des lèvres.
Devant le curé effaré,
Epouvanté par le miracle,
Planté devant le tabernacle
Le musicien riait, riait …