Poème illustré par un tableau de :
Philippe Calabro
http://www.calabro.canalblog.com
On peut le voir partout où serpente un chemin :
Au flanc d’une calanque, au coeur de la garrigue.
Une bouteille d’eau, une poignée de figues
Et le voilà parti pour un circuit sans fin.
Comme vent en Provence, il n’arrête jamais.
Il va un peu courbé ; ses énormes mollets
Ressemblent tous les deux à des boules de marbre,
Sa peau parcheminée à l’écorce d’un arbre.
On dit dans tout Bandol qu’il est un peu « fondu » !
Mais il ne s’en soucie pas, et son temps distordu
Est celui de la marche où il use sa vie.
Son âge est suspendu quand il erre à l’envi,
Marchant sous le soleil et marchant dans le vent,
Dans la neige et le gel, et sous la pluie d’autan ;
Il marche sans arrêt. Seule peut l’arrêter
Sa Mort en embuscade au fin-fond d’un fourré.