C’est difficile à croire : on est bien en décembre !
Les rues sont décorées de leurs plus beaux atours,
Ceux qu’on sort à Noël. Depuis quelque huit jours,
La lumière adoucie a la couleur de l’ambre
Et le soleil est pâle, un peu chiche en lumière.
Car on est en hiver, il faut l’admettre enfin ;
Et trop le réfuter serait tout à fait vain,
D’autant qu’ici décembre est plutôt débonnaire !
Dans l’étroite Grand’rue baguenaude une foule
De gens emmitouflés comme pour le grand Nord,
Badant près des chalets au superbe décor
Surchargé de guirlandes dorées et de boules
De toutes les couleurs. L’heure est fort dépensière !
Une occasion rêvée pour acheter de tout :
Du grand n’importe quoi, parfois de mauvais goût !
La folie de Noël est souvent outrancière…
On consomme, on consomme, et les bourses s’assèchent :
Des bijoux-pacotille et de très beaux boutis ;
Des machins vraiment laids, quelques trucs fort jolis…
Des sapins, des santons, des jouets et des crèches ;
Des babioles en toc qui proviennent de Chine,
Des bibelots clinquants soi-disant provençaux ;
Des chichis bien trop gras, des bonbons, des gâteaux
Dont s’empiffrent ravis des minots dont la mine
Est la preuve absolue qu’ils sont heureux de vivre…
Un joyeux brouhaha de chants et de flonflons
Abasourdit Lambesc qui s’investit à fond
Pour que ce Noël soit comme antan dans les livres.
Voici ce qu’un monstrueux cinglé a essayé de détruire avant-hier ! Mais rien à faire : ça fait des centaines d’années que cette joie existe, aucun tueur ne pourra en venir à bout !