Poème illustré par une aquarelle de :
Denis Goy
Dans l’âtre du salon, un premier feu ronronne,
Avec de temps en temps une sourde explosion
D’étoiles et d’éclairs, comme lave en fusion.
L’on est bien, il fait chaud. Dehors le vent marmonne
Qu’il voudrait pénétrer au creux de la maison.
Mais ici l’on répugne au vent de la montagne
Qui annonce un grand froid et souvent s’accompagne
D’un gel insupportable, hors de toute raison !
Pour le moment, ça va ; il reste raisonnable
Et malgré son dépit, demeure fort courtois.
L’on a rentré du bois jusques en haut du toit,
Bien qu’octobre tout neuf soit encor très aimable,
Qui a peint la montagne avec des pigments roux ;
Roux comme les mélèze(s), aussi roux que les flammes
Qui rongent les rondins comme le font les lames
A l’assaut des rochers, là où le temps est doux.
Chez nous l’hiver est proche ; il sera très très rude
Car les oies sont passées depuis déjà longtemps.
Le vent désemparé s’incruste en tapotant
Les vitres du séjour : c’est son assuétude
Quand il souffle en octobre et que tombe la nuit !
Dehors le temps fraîchit, et la montagne rousse
Flamboie dans le Couchant. Le vent gémit et tousse,
Et puis désespéré s’en retourne chez lui.
Beaucoup de charme et de… poésie dans ces vers (C’est le cas de le dire !!!) Personnellement, j’aime beaucoup le style de Mme de Fonclare.