C’est un être d’ailleurs qui ne sort que le soir,
Une ombre souple et sombre ondulant sous la lune.
La lumière chatoie sur son pelage noir,
Alors qu’il s’insinue dans la pénombre brune,
S’extirpant de la cache où il s’était blotti.
Seul depuis sa naissance et prince solitaire
Sans maître, foi ni loi, c’est un chat de la nuit
Dont on se dit parfois qu’il est né de la Terre
Et du Ciel réunis, tel un djinn mystérieux.
Prétendue nonchalance et indolence altière
Lui donnent l’air d’un roi qui n’aurait aucun dieu.
C’est un farfadet noir évitant la lumière.
S’il condescend parfois – il faut bien subsister !
A devoir se nourrir du fond d’une poubelle,
C’est toujours dignement et avec majesté.
Mais sa fourrure sombre est toujours aussi belle,
Quelle que soit la fange où il s’est faufilé.
Il avance tout doux ; sa beauté est extrême ;
Aucun faux mouvement ne peut l’annihiler
Et sous la lune bleue, il est la grâce même.