A Denis
Derrière lui sinue un long fleuve agité,
Le torrent d’une vie aux multiples méandres :
Au début ru stagnant, étouffant – à se pendre !
A fuir absolument pour vivre ; et résister
En décampant ailleurs… Puis un cours déchaîné
Qui se calma parfois, de pacifiques îles
Où le flot de sa vie coulait calme et tranquille
L’alentissant soudain pour un peu l’ordonner…
Et un nouveau départ, la violence de l’eau
Le remportant bien loin de ces ports si paisibles
Dans de frêles esquifs toujours indestructibles
L’emmenant autre part, et parfois à vau-l’eau…
Il lui faut maintenant peindre les tourbillons
De ce flux bouillonnant hérissé d’aventures !
Il doit nous les conter, sous peine de rupture
Avec tout ce qu’il fut, bien que tous nous craignions
Qu’il n’éprouve soudain un amour-propre vain
En n’osant mettre à nu les remous de sa vie !
Il faudra l’obliger à en avoir envie
Si nous ne voulons point perdre un grand écrivain…