Dehors il fait si froid que les Brun sont contents
D’avoir quitté leurs skis pour rentrer au chalet…
Ils se sentent à l’aise et se sont installés
Au creux d’un bon fauteuil, buvant tout leur comptant
D’un thé presque brûlant parfumé de douceur.
Il fait sombre dehors. Les carreaux constellés
De cristaux étoilés scintillent emperlés,
Par un étrange effet, de taches de rousseur.
Il fait bon près du feu… L’on est bien, l’on a chaud.
L’on fait griller des toasts, ça sent le pain brûlé ;
Malgré les cris d’orfraie des enfants affolés,
Jacques ne s’en fait pas, les pieds sur un réchaud…
Les garçons sont très las, ils ont mis leurs pantoufles.
La veillée sera courte, et, en allant au lit,
Ils ne grogneront pas : extravagant oubli !
L’on dirait que ce soir le vent du Nord s’essouffle…
Bien-être familier qui plaît à Marilou.
Au-dehors, la montagne est un monde alarmant
Qu’il est bon de gommer. Univers effrayant…
C’est à ce moment-là, si détendu, qu’un loup
S’est mis à hululer : invite à la terreur
Comme aux primes débuts d’un monde sans pitié !
Alors les quatre Brun, tout recroquevillés,
Ont craint que ne s’enfuie leur tranquille bonheur…