Le couvercle

Un couvercle pesant est posé sur la ville,
Demi-sphère de brume et de crachin mêlés.
On n’a pas l’habitude et l’on va étouffer
Tant l’air lourd, chlorotique, est gris et immobile

Depuis la mi-décembre ; et devoir respirer
Cette bruine malsaine est une rude épreuve !
Où donc est l’horizon ? Il vaudrait mieux qu’il pleuve,
D’une pluie qui fouette et qui peut tout laver !

Mais le brouillard informe estompe tant les toits
Qu’ils semblent abriter des murs sans consistance ;
Avignon l’indistincte est en désespérance,
Incolore et sans vie sous le ciel à l’étroit.

L’atmosphère mouillée n’est que déliquescence ;
On ne voit pas plus loin que le bout de la rue
Et l’on dirait vraiment que le soleil perdu
A voulu déserter les terres de Provence.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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