Un énorme soleil se penche sur la terre.
Asséchant les ruisseaux et buvant les rivières,
Il fait de la Provence une terre de feu
Dont le ciel est marine : il est beaucoup trop bleu,
Bien trop foncé surtout : c’est signe de grand vent !
Et nous nous mouronnons, comme le plus souvent
Quand le mistral s’emballe au milieu de l’été.
Si l’on nous fait grief de trop nous inquiéter,
Nous rappelons alors le dernier incendie
Qui a tout ravagé non loin de Sanary
L’an dernier au mois d’août. Le ciel était foncé,
Bien lavé par le vent qui avait tempêté
Une semaine entière… Il fait vraiment trop chaud,
Mais nous n’approuvons pas ces touristes idiots
Qui réclament du vent à qui veut les entendre !
Ne les écoute pas et ne sois pas trop tendre,
Dieu des Etés Brûlants, en exauçant leurs voeux.
Au mois d’août c’est normal ; et le pire est le mieux !
Rissoler au soleil est un bien moindre mal
Qu’être enfin rafraîchis par un fichu mistral
Qui flanquerait le feu à toute la Provence !
Honnis soient les crétins qui lui feraient confiance !