Poème illustré par un tableau de :
Dominique d’Agostino
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La Méditerranée clapote doucement.
Léchant le sable blanc, elle est tiède, elle est calme ;
Et la brise alanguie qui balance une palme
Rafraîchit l’air brûlant, buvant avidement
Les gouttes de sueur sur le front de Marie.
Marseille dort encor, car il fait bien trop chaud
Pour flâner au soleil, et vraiment peu lui chaut
Qu’on le trouve flemmard ! Mais la belle, aguerrie
A toujours paresser sous les rais meurtriers,
Se délecte à rester des heures sur la plage.
Elle adore l’été, même s’il n’est point sage
De se complaire ainsi à se laisser griller !
Elle s’en moque bien, le soleil est sa drogue.
Elle l’aime à mourir et il le lui rend bien :
Il existe entre eux deux une sorte de lien,
Une complicité et un long dialogue
Comme entre amis très chers. Sur le sable cuivré,
Marie est allongée dans la blanche lumière
Et, prise dans les rets de sa chaude crinière,
Se laisse caresser par l’astre mordoré.
Pulpeuse et orangée telle une nectarine,
Elle porte un maillot pas plus grand qu’un mouchoir ;
Un presque rien du tout, plutôt faire-valoir
Quand elle plonge au sein de l’onde bleu-marine.