L’aile du Temps qui passe en effleurant les choses
Les use peu à peu, corrodant leur surface,
Otant à chaque fois une bribe de grâce
A ce qu’il frôle trop. Rien ne s’y interpose,
Nul ne peut l’arrêter, pas même les Humains !
Malgré leur fatuité, leur énorme arrogance,
Il leur est supérieur. Ils n’ont aucune chance
Face au Temps d’aujourd’hui qui est déjà demain.
Il est souvent partial, fanant d’aucuns plus vite
Comme octobre flétrit les fleurs injustement,
Certaines mieux pourvues retardant le moment
Où leur frêle beauté se dégrade et s’effrite…
L’Homme est pourtant un sot, qui fête tous les ans
Le Destin acharné qui l’use et le dévore.
Il fait la fête, il danse, et ce Temps qu’il abhorre
Continue malgré tout à passer, soi-disant
Parce qu’être immortel serait insupportable…
Complice de la Mort, sans aucune impatience,
N’éprouvant ni remords ni même repentance,
Il lui fournit ses proies, complaisant et serviable.