Poème illustré par un tableau de :
Annie Rivière
Et voilà, c’en est fait : elles nous ont quittés !
On est le vingt-cinq août. Nos petites copines
Ont cessé leur concert et débranché l’été
Pour s’en aller mener une vie clandestine
Enfouies sous le sol, bien loin de notre hiver,
– Mot vraiment inconnu dans le jargon cigales –
Même si le soleil à grands coups de cymbales
Ponctue chaque matin d’une énorme colère
En nous faisant suer sous ses trente degrès !
Se pourrait-il vraiment que l’été soit fini ?
L’azur est toujours pur, les jardins sont fleuris
Et il fait chaud ici tout autant qu’en juillet.
Mais ce n’est pas assez pour nos mies cigalières
Qui sont par-dessus tout vestales de l’été,
Assoiffées de ciel bleu et de la pureté
Que leur offre a giorno le ciel et sa lumière.
Les jours ont raccourci, les nuits sont plus frisquettes ;
Les rayons du soleil commencent à s’user,
Même s’il fanfaronne et cherche à nous tromper.
Mais l’on ne leurre point nos charmantes divettes.