Combien de fois, dis-moi ! l’ai-je donc parcourue
Cette rue de Marseille ? Une rue si pentue
Qu’elle est un escalier ! Nous, nous n’en souffrons plus,
Bien qu’avec ces années qui nous laissent perclus,
Elle soit parfois rude à monter et descendre.
Est-elle donc plus raide qu’en notre âge tendre
Où nous la gravissions vent debout, en courant ?
Mon Dieu, quelle grimpette ! On dirait que le temps
L’a rendue vertical(e) ! Si dure qu’elle essouffle
Les touristes flapis et presqu’à bout de souffle
Qui gravissent la pente en agrippant la rampe.
Certains s’asseoient en haut, et, tout noués de crampes,
Ils se promettent bien de n’y plus revenir.
Cette rue trop pentue, c’est la rue des soupirs !
Une rue de Provence, une rue de Marseille
Aux maisons balafrées par des rais de soleil…