C’est une vieille rue austère et bien pavée,
Construite en pierre blonde, aux murs sauvegardés
Du vent et de la pluie et du temps qui dévore ;
Pas une herbe n’y pousse, le sol est comme mort.
Aix y est endormie et tout y est tranquille,
Les bruits sont étouffés et presque inconsistants :
Aucun son n’y résonne. On dirait que la ville
L’a cernée d’un haut mur. Et même les enfants
Y semblent interdits de jeux et de tapage ;
C’est une rue nantie où l’on est toujours sage,
Une rue aérée plongée dans la torpeur,
Où la vie trop guindée s’écoule avec lenteur.
On ne croirait jamais qu’on est dans le Midi
Et les quelques passants baissent même la voix :
Il ne faut pas gêner les Notables. Ici
L’on reste toujours calme et le travail est roi.