Poème illustré par un tableau de :
Maxime Bochet
Sous le grand étouffoir, la Provence somnole.
L’air brûle et tout se tait ; tout est anéanti
Par l’extrême chaleur qui fane et amortit
Les couleurs et les sons. Et l’immense feu viole
Les cerveaux et les corps tant il les abrutit.
L’on n’ose plus bouger sous le soleil qui gronde ;
Le moindre geste est lourd, et la sueur inonde
Notre front dégouttant sur nos yeux éblouis.
L’on a tant attendu que cet été revienne !
Mais, là, il exagère : on en est engourdi,
Exténué, rompu ! Et jamais il ne fit
En d’autres temps anciens pires calembredaines…
Nous qui nous aimons tant ne pouvons même plus
Nous approcher à plus de quelques centimètres !
Il fait beaucoup trop chaud, et mieux vaudrait remettre
Nos projets passionnés… L’on a chaud et l’on sue,
Et nos peaux détrempées ne sont point aguichantes !
Le soleil qui claironne en est tout triomphant :
Une telle chaleur, c’est la mort des amants
Et de leur grand désir de prouesses ardentes…