La procession

 

Sur le goudron brûlant tremblotant sous un voile
Avance en zigzaguant une étrange cohorte
De chenilles queue leu leu. Chacune d’elles porte
Un petit peu de mort dans son million de poils.

Elles sont enchaînées, avancent implacables
Comme un étroit serpent brunâtre et venimeux.
N’y touchez surtout pas, attention à vos yeux !
Leur venin ronge tout, il est impitoyable.

Mon chien y a perdu un bon quart de la langue
Car il a essayé de goûter au ruban
Bizarre et ondulant qui passait sous le banc,
Un serpent inconnu, tout maigre et comme exsangue.

Extirpées depuis peu d’un gros cocon de soie
Qui pendait à la branche maîtresse d’un pin,
Elles se suivent ainsi, rampant dans le matin,
Accrochées l’une à l’autre. Où vont-elles ? Pourquoi ?

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Zooland. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.