Poème illustré par un tableau de :
Rémi Clarke
La montagne est mouillée et luit sous le ciel gris
Tout vernissé de pluie. La route zigzagante
Erre de-ci, de-là, et la chaussée fumante
Qui monte et redescend saute comme un cabri
En filant vers le val. L’orage s’adoucit,
Grondant un peu moins fort là-haut dans la montagne
Après un jour entier de hargne et de castagne.
Malgré ce petit vent qui se lève et forcit,
Nous pourrions jusqu’au soir faire un tour à vélo ?
Monter en ahanant des côtes verticales,
Sentir dans nos mollets des crampes colossales,
Avoir les pieds trempés par la bouillasse et l’eau
Qui gicle sous les roues, n’est-ce point merveilleux ?
La montagne est brodée d’une fine dentelle
De vapeur azurée. Mais peut-être va-t-elle
Se transformer en pluie tant est capricieux
Ce temps peinturluré de curieux coloris ?
La montagne sent bon, mais l’odeur aigrelette
Des mélèzes roussis nous tourne un peu la tête.
La montagne est mouillée et luit sous le ciel gris…
Lu sur Facebook :
de Alain Biaux
“Superbe poème en alexandrins ! C’est rare et remarquable Vette. Bravo et merci…”