Au creux de l’onde noire, une ombrelle nacrée
Se gonfle et se dégonfle au gré du courant chaud.
Un dôme iridescent, transparent et léger ;
Hémisphère diaphane ondoyant sous les eaux.
Dans son sillage traînent des filaments bleus,
Comme une chevelure étrange et sinueuse
Ondulant sous la mer ; flagelles vénéneux
D’une ombelle irisée, délicate et gracieuse !
Mais bientôt le courant la pousse vers la plage,
La posant sur le sable avec tact, en douceur ;
Et le temps insidieux se met vite à l’ouvrage,
Asséchant sa beauté d’un souffle destructeur.
Bientôt ne reste plus de la bulle moirée
Qu’une bouse malsaine, un petit tas bourbeux !
Elle était arc-en-ciel en Méditerranée
Et n’est plus maintenant qu’un immondice honteux.