Au Zoo de la Barben, il est une girafe
Aux grands yeux d’odalisque et au regard très doux ;
Une bête dolente et dont le fort long cou
Dessine sur le ciel un joli calligraphe.
Elle passe souvent au dessus du grillage
Son museau en triangle aux naseaux de velours,
Et sa tête penchée semble un fardeau trop lourd
Tant la dame africaine est affaiblie par l’âge.
On l’appelle Sophie comme son avatar,
Le jouet de latex qu’adorent les enfants ;
Tachée de blanc sur brun – ou bien de brun sur blanc !
Le curieux animal retient et accapare
L’attention de ses fans qui viennent pour la voir
De Salon, d’Avignon ou de plus loin encore.
Elle s’en moque bien, et de ses grands yeux d’or
Méprise ces humains violant son territoire.