Poème illustré par un tableau de :
Claude Monet
(1840-1926)
Il fait beau à Lambesc : on dirait le printemps !
On a donc décidé un peu imprudemment
D’aller se promener dans l’arrière-pays.
Oui, mais en février l’hiver n’est pas fini,
Surtout à Valensole où l’on a résolu
De passer quelques jours ; et il aurait fallu :
« Ecouter les conseils météorologiques »
Dit-on quand tout vira au grand tragi-comique…
Le week-end terminé, nous avons décidé
De quitter le chalet – Ce dès potron-minet !
Pour rejoindre Lambesc… Cependant quelque chose
Nous semblait inouï : quelle était donc la cause
De l’énorme silence autour de la maison ?
Dès les volets ouverts, on en sut la raison :
Du blanc, encor du blanc, de la neige partout :
Nous avions sous les yeux un monde immense et flou
Complètement changé. Où étaient le chemin,
Les murets, les jardins ? Plus de voiture, rien !
A sa place un gros tas d’où sortait une antenne
Comme un long doigt dressé. C’était bien notre veine !
Nous avons déblayé, balayé, transpiré ;
Et en risquant souvent de se fiche au fossé,
Avons roulé au pas pour bien suivre la route ;
Et puis, si l’on pouvait, tout en-bas l’autoroute…
Oh Seigneur, qué galère ! Et boudiou, quelle peine
Avec tous ces lacets pour retrouver la plaine !
Et en bas du plateau, alors qu’on s’attendait
Après tous ces tracas à être enfin sauvés,
Patatras, la cata ! Oui, même l’autoroute
Ressemblait sous la neige à l’armée en déroute
Du grand Napoléon… Je vous l’ai dit souvent :
De l’hiver Février est le pis des enfants!