La fontaine

Dans le fond du jardin glougloute une fontaine,
Un hâvre de fraîcheur qui chuinte infiniment
Sans jamais se lasser ; qui bruisse à perdre haleine
En voilant l’alentour d’une brume d’argent

Dès qu’il fait un peu frais. Son goulot oxydé
Courbé en col de cygne éructe quelquefois
Des filaments de mousse ; ou des bouts mâchouillés
D’algues effilochées ; ou du n’importe quoi !

Et puis elle repart, tout comme elle l’a fait
Depuis toujours sans doute. Elle est inépuisable :
Un trésor en Provence ! Et son glouglou si gai
Nous est si familier qu’il est inimitable.

Sa margelle est usée et couleur de nuage,
Un nuage moussu égaré par le vent.
En se penchant sur l’eau l’on y voit des mirages
Tout éclaboussés d’or par le soleil levant.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans A la maison, La Provence au coeur. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.