Je ne veux plus laver mes mains
Car je viens de cueillir du thym,
Et son odeur est si tenace
Que j’en garde une infime trace
Jusque dans les plis de mes doigts.
Subtilement fort et narquois,
C’est l’arôme de la Provence
Que je vais conserver, je pense,
Tant que je l’y pourrai garder.
Impossible de l’effacer !
C’est le chaud parfum du matin
Que je tiens au creux de ma main
Comme un trésor presqu’infini.
La tiède senteur du Midi,
Séche et dorée, dense et vermeille.
Mes doigts sentent bon le soleil.