Poème illustré par :
Jean-Pierre Bédarrides
www.bedarrides.net
Une route en lacets, courant le guilledou
Dans la garrigue bleue de village en village,
Tressaute, tournicote et paraît hors d’usage
Avec son tablier tout perforé de trous
Qu’on a raccommodés de plaques de goudron.
Pour mieux la protéger il y a des platanes :
Branches bien étalées, rameaux en filigrane
Entrelacés en arc pour qu’elle tienne bon
Sous le soleil brûlant et rude du Midi.
Ouvrez donc votre vitre, écoutez les cigales
Craquetant et crissant dans l’été provençal ;
Profitez de la route, évitez ses cassis
Et ne la brusquez pas, allez tout en souplesse
En profitant vraiment de la campagne aixoise.
La RD va son train : ne lui cherchez pas noise
Et sachez y conduire avec délicatesse
Car c’est une coquine, et il faut se méfier
De ses rudes dos-d’âne et de son étroitresse !
Elle agit quelquefois en immonde traîtresse
Et vous envoie d’un coup tout au fond du fossé !