Poème illustré par un tableau de :
Valérie Girard
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Au flanc du mont Ventoux l’on cueillait la lavande
Au mitan de juillet, quand elle était bien mûre,
Quand son odeur sucrée ondoyait sur la lande
Et que le grand beau temps était à peu près sûr.
Dès le petit matin l’on partait tout farauds,
Les grands pour quelques sous, les enfants pour jouer.
On prenait beaucoup d’eau car il faisait très chaud,
Un repas froid, des fruits cueillis dans le verger.
Les femmes paraissaient toutes empaquetées
Avec leur tablier relevé à la taille
Pour former un grand sac. Les enfants qui riaient
Se lançaient des olives en guise de mitraille.
On cueillait, on cueillait, en formant de grands ronds
Dans les champs bourdonnant de milliers d’abeilles.
Les tabliers bouffis sentaient alors si bon
Que l’on en supportait les excès du soleil.
On revenait fourbu, se traînant jusqu’au mas
Avec les bras chargés de millions de fleurs.
On avait mal au dos, l’on se sentait très las
Malgré les sacs gonflés d’une ineffable odeur.