Poème illustré par :
Jef Murray
Une arabesque brune, un frisson-répulsion,
A traversé la cour, zigzaguant en lacets.
Recul incontrôlé, énorme crispation
De tout mon corps tendu, affolé et crispé .
Elle coule, elle glisse, elle paraît gluante
Même si l’on m’a dit que son corps est très doux.
Serpent inoffensif à la taille étonnante
Qui m’a fait sursauter et crier de dégoût.
Angoisse irraisonnée qu’on appelle phobie,
Qu’on ne peut contrôler ! Et le pauvre serpent
Serait certainement pour le moins ébahi
S’il connaissait la peur qu’il m’a faite en passant !
C’est trop souple, luisant et bien trop silencieux,
Un animal trop froid et peut-être sans coeur,
Un boyau qui se tord et qui semble visqueux,
Faisant monter en moi des ondes de terreur.