Poème illustré par un tableau de :
Jérôme Kirchemann
www.myspace.com/jeromekirchemann
Sur un joli visage une bouche tachée
Par le suc vermillon d’une cerise rouge :
Sur des mots cristallins, des quenottes de lait,
Deux lèvres de velours qui sourient et qui bougent.
La lèvre supérieure a un arc prononcé
Comme il l’est bien souvent sur les bouches d’enfants.
Les commissures rient, légèrement plissées
Par la joie, le printemps et presque dix-huit ans.
Une bouche très jeune, une bouche parfaite
Où les rides des vieux n’ont pas encor brodé
Leurs petits plis rageurs creusés par les défaites,
Les fêtes, le chagrin, la mauvaise santé,
Et surtout par le Temps abîmant toute chose.
Une bouche entr’ouverte et doublée de vermeil !
Toute fraîche et gonflée, elle est telle une rose
Humide de rosée luisant sous le soleil.