Poème illustré par un tableau de :
Frédéric Baqué
www.fredericbaque.com
Te souviens-tu du soir où nous avons dîné
Dans ce petit resto sur la route d’Aureille ?
C’était au mois de juin. Bistro moche et bondé,
Impropre à conforter un amour qui s’éveille,
Empli de gens braillards qui nous cassaient la tête !
Et cette viande dure à nous briser les dents ?
Tu trouvas même un poil au cœur de ta paupiette…
Mais nous étions si bien : bonheur outrecuidant !
Ce qui nous arriva, nul ne peut l’inventer :
Un teckel turbulent lâché sur la terrasse
S’en vint pisser gaîment sur l’un de mes souliers…
Mais tu n’étais, Julie, que joliesse et grâce,
Tellement éloignée de cette clientèle
Bruyante et affamée… Le serveur énervé
Renversa du coulis sur ta gorge, si belle
Qu’elle l’avait sans doute un peu trop excité ;
Mais nous nous en fichions ! Et cet affreux troquet,
Nous l’aurions sur le champ doté de Trois Etoiles
Tant nous étions heureux en ce premier été
Semblable à un voilier, qui déployait ses voiles
Pour nous mener tous deux vers le pays des rêves…
C’était une gargote au frichti filandreux,
Dont l’addition salée s’abattit comme un glaive
Sur mon maigre budget de jeune homme amoureux,
Mais où je me perdis dans le bleu de tes yeux…
Tes cheveux scintillaient et captaient la lumière
Qui tombait du ciel noir. Quel endroit merveilleux !
Il s’appelait, mais oui ! « La belle cantinière »…
Lu sur Facebook de Culture Cormière :
” il est drôle et plaisant avec juste un soupçon de coquinerie.”
Lu sur Facebook, de Jacques Testa :
“Vraiment superbe et d’une imagination incroyable. Bravo”
Lu sur Facebook, de Francine Fuqua :
“Sensationnel, celui-là.”