Poème illustré par un tableau de :
Anthony Frederich Augustus Sandys
(1829-1904)
Le long de son long cou coulent de longs cheveux ;
Car le cou de Julie est tel une colonne
Qu’effleure une crinière aux couleurs de l’automne :
Chevelure cuivrée ardente comme un feu
Ruisselant sur son dos ainsi qu’une fontaine.
Scintillant au soleil, brillant intensément
Et tout étincelés de mille diamants,
Les cheveux de Julie sont ceux d’une sirène.
Son cou est opalin, blanc comme un col de cygne
Elégamment ployé sur des épaules rondes,
Symboles envoûtants de la grâce en ce monde.
Trois grains de beauté bleus y sont les trois seuls signes
Qui marquent de leur sceau ses lignes sinueuses ;
Trois mouches paraphées sur l’intense blancheur
D’un teint de porcelaine à l’exquise douceur.
Car la peau de Julie est une précieuse
Etoffe satinée où flue sa chevelure.
Et nul aquarelliste ici-bas ne pourrait
Tenter de copier une telle beauté :
Vouloir peindre Julie serait une gageure…