Poème illustré par un tableau de :
Claude Monet
(1840-1926)
La brume est comme un long manteau
Dépenaillé sur la garrigue.
Gris est le temps et grise l’eau
Dégouttant des dernières figues.
Tout dégorge d’humidité
Depuis des jours et des semaines.
On est tout décontenancé,
Je dis vrai, j’exagère à peine
Car ici l’on ne connaît pas
Ce ciel sans recul et tout mou
Dont la brume aux teintes sépia
Désincarne et efface tout.
Où est donc passé le soleil
Qui écorche et brûle les yeux ?
Le vent est mort, la mer pareille
A un gros étang tout fangeux.